Rétablissement

Origines du mouvement

C'est en réaction à des expériences similaires aux propos de François D. que le mouvement du rétablissement est né. Patricia Deegan, l'une des principales figures de ce mouvement, raconte ceci dans un article :

J’avais 18 ans. J’ai demandé au psychiatre ce qui n’allait pas avec moi. Il m'a dit : "Vous avez une maladie appelée schizophrénie chronique. C’est une maladie qui est comme le diabète. Si vous prenez des médicaments pour le reste de votre vie et évitez le stress, peut-être que vous pourrez la surmonter."

Et comme il parlait, je sentais ses mots réduire à néant mon espoir déjà fragile, mes rêves et les aspirations de ma vie. Encore quelques 22 ans plus tard, j’entends toujours l’écho de ces mots comme un souvenir taraudant qui demeure en moi.

Patricia Deegan

Maintenant je comprends pourquoi cette expérience m’a fait tant de mal. En résumé le psychiatre me disait que ma vie, simplement parce que j’avais l’étiquette de schizophrène, était comme un livre fermé. Il me disait que mon futur avait déjà été écrit. Mes objectifs et les aspirations qui me faisaient rêver étaient simplement des fantasmes dans le cadre de son pronostic de catastrophe.

Patricia Deegan[1]

Patricia Deegan parle ici des États-Unis dans les années '60 – et on pourrait espérer que la situation actuelle en France soit différente. Cependant, l'événement qu'évoquait François D. – dans l'avant-propos – a eu lieu il y a seulement quelques années, en plein coeur de Paris.

Il est à noter que les soignants dont Patricia Deegan et François D. parlent étaient sans doute de bonne volonté. Néanmoins, leur attitude a été vécue comme de la violence.

Points clés


  1. Deegan, P. E. (1996). Recovery as a Journey of the Heart. Psychiatric Rehabilitation Journal, 19 (3), 91-97. ↩︎