La revue de littérature de Miyamoto et Sono (2012)[1] portant sur 51 études au sujet de la pair-aidance relève un certain nombre "d'effets émotionnels" sur les patients, notamment :
les patients se sentent compris et en confiance,
les pairs jouent un rôle de modèle positif de rétablissement,
les patients ressentent du respect, de l'humanité, de la confiance et font plus facilement alliance avec les pairs qu'avec le reste de l'équipe – facilitant ainsi leur engagement et leur satisfaction,
les pairs encouragent les patients à revendiquer plus franchement leurs objectifs,
les pairs comprennent intimement les frustrations des patients vis-à-vis du système de santé.
Pour les pairs eux-mêmes
Les mêmes auteurs ont identifié différents bénéfices pour les pairs praticiens eux-mêmes, tels que :
un sentiment d'efficacité dû au fait d'aider d'autres personnes,
une connaissance de soi améliorée en raison des échanges d'expériences similaires,
des compétences développées par les expériences de travail au service de l'Humain.
Pour l'équipe et l'institution
De plus, il ressort de cette étude que la présence de pairs praticiens au sein d'une équipe :
incite les autres professionnels à être davantage centrés sur le patient et orientés vers le rétablissement,
facilite une meilleure compréhension du vécu des patients,
encourage patients et soignants à être optimistes et à agir dans le sens du rétablissement,
agit en interface entre le patient et l'équipe – permettant une plus grande compréhension mutuelle,
incite l'institution à se focaliser davantage sur le rétablissement, les relations interpersonnelles et la collaboration,
met l'accent sur les capacités du patient – diminuant par conséquent la stigmatisation.
Pour les financeurs
La méta-analyse britannique de Trachtenberg et al. (2013)[2] a compilé six études longitudinales comparant – durant six à douze mois – le coût pour employer un pair praticien au bénéfice résultant d'une réduction de la durée d'hospitalisation. Il en ressort que, pour chaque livre anglaise investie sur un pair praticien, l'institution gagne en retour 4.76 £ – soit un bénéfice net de 3.76 £.
Intérêt pour les financeurs
Point clé
Pour les patients, la pair-aidance favorise la confiance, l’alliance thérapeutique et l’espoir du rétablissement.
Pour les pairs eux-mêmes, elle renforce l’estime de soi, les compétences relationnelles et le sentiment d’utilité.
Pour les équipes et institutions, elle recentre les pratiques sur le vécu, la collaboration et le potentiel des personnes.
Pour les financeurs, elle prouve que l’humanité et l’efficacité peuvent aller de pair : chaque investissement rapporte concrètement.
Miyamoto, Y., & Sono, T. (2012). Lessons from Peer Support Among Individuals with Mental Health Difficulties: A Review of the Literature. Clinical Practice and Epidemiology in Mental Health: CP & EMH, 8, 22‑29. ↩︎
Trachtenberg, M., Parsonage, M., Shepherd, G., & Boardman, J. (2013). Peer Support in Mental Health Care: Is it Good Value for Money ? Centre for Mental Health. ↩︎